Les tempêtes hivernales laissent place au printemps avec comme cadeau d’adieu des débris et des ordures sur nos plages, jetés par l’homme et rejetés par l’océan. Chaque année le constat est le même, l’océan est de plus en plus pollué et c’est un vrai problème à la fois pour les écosystèmes marins et pour nous surfeurs, baigneurs, plagistes et amateurs de poisson.
Les océans sont de plus en plus menacés
Le fléau du plastique
Les plastiques sont aujourd’hui les « premiers prédateurs des océans », d’après un rapport récemment publié par Surfrider Foundation il représente environ 80% des déchets aquatiques*. La quantité de déchets dans l’eau est telle qu’on parle d’un « 7ème continent », le premier recensement de ces déchets en 2014 faisait état de 269 000 tonnes de plastique flottant*. Ce continent de plastique est dispersé sur le globe en 5 vortex principaux aussi appelés les gyres océaniques et s’étalent sur plusieurs millions de kilomètres carrés*, il est composé de gros déchets, essentiellement des cordages, des filets et des lignes de pêche, des emballages alimentaires en tout genre, des mégots etc (voir ici les 10 déchets les plus retrouvés dans l’océan) mais aussi et surtout de micro déchets d’un diamètre inférieur à 5mm qui sont présent partout dans l’eau, souvent ingérés par les poissons pour finir dans nos assiettes. Ces micro plastiques ont tristement été surnommé les « larmes de sirènes », il vous suffit de regarder dans l’écume au bord de l’eau pour en trouver, parfois en grosse quantité.
Le plastique est le fléau de nos océans, « Chaque jour, 8 millions de tonnes de déchets finissent dans l’océan. Quatre-vingts pour cent de la pollution qui touche nos mers est d’origine terrestre et issue de l’activité humaine, avec des répercussions terribles sur la biodiversité et l’ensemble de notre environnement » explique Gilles Asenjo, président de Surfrider Foundation Europe.
La pollution marine : une menace aussi pour le surf
Les gaz à effet de serre et le réchauffement climatique provoquent la fonte massive des glaciers, ce qui a pour conséquence d’augmenter le niveau des océans et à terme de faire disparaitre certains spots de surf dont la régularité, la consistence et la qualité des vagues sont affectées par les marées*.
L’absorption de l’excès de CO2 par l’océan engendre également l’augmentation de l’acidité de l’eau et cela nuit gravement aux coraux. « L’ostéoporose des océans » ou bleaching* est une maladie qui touche les grands récifs coralliens et tue petit à petit les coraux, la grande barrière de corail serait aujourd’hui infectée à plus de 90% et tend à disparaitre dans les années qui viennent. Les « reef break » parfaits que l’on peut trouver en Indonésie par exemple et dont les vagues se forment grâce à ces récifs sont donc amenés à disparaitre avec les coraux.
Comment réduire votre impact environnemental
La pollution des océans ne disparaitra pas toute seule et c’est à nous tous de réagir et de faire notre possible pour réduire notre impact sur l’environnement, chacun à hauteur de ses moyens et à travers des petits gestes du quotidien.
La pratique du surf n’est pas réputée pour être polluante, cependant le matériel utilisé, planche et combinaison, s’ils ne polluent pas pendant la session peuvent s’avérer nocifs lors de leur production ou en fin de vie. Certaines marques se sont penchées sur le sujet pour proposer des planches écologiques faites en matériaux recyclables, grâce au projet ECOBOARD développé par Sustainable Surf vous pouvez facilement identifier les planches fabriquées avec des technologies non polluantes et faites de matériaux recyclables. Des petites marques se sont aussi lancées dans la production 100% éco-responsable comme la marque française NOTOX.
Même chose pour les combinaisons traditionnellement fabriquées en usine à partir d’un dérivé du pétrole, le polychloroprène, dont la fabrication et la destruction sont nuisibles pour l’environnement. Certaines marques comme Patagonia ou Abysse proposent des combinaisons faites à partir de neoprène dit limestone (calcaire), si ce type de neoprène naturel est normalement de meilleure qualité et dure plus longtemps sans montrer aucune trace de pétrole, l’impact environnementale de ces combinaisons n’en est pas réduit pour autant. Mais les choses sont en train de changer puisque Patagonia a récemment lancé sa gamme de combinaison sans néoprène en partenariat avec Yulex. Ce nouveau matériau révolutionnaire à base de plantes, une sorte de biocaoutchouc, réduirait de 80% les émissions de CO2 lors de la fabrication*. Si aujourd’hui la Yulex n’est disponible que pour homme et à un prix très élevé la technologie est à la portée de tous, il appartient donc aux grandes marques de surf de se mettre à la green wetsuit et d’en faire baisser les prix.
D’autres petits gestes peuvent contribuer à réduire votre impact environnemental quand vous surfez, comme utiliser de la wax biodegradable et naturelle et de la crème solaire bio et non nocives pour les poissons et les coraux. La marque EQ Love propose toute une gamme de produits solaires éco-responsable, vous pouvez aussi trouver des produits solaires bio chez Laboratoires de Biarritz.
Au quotidien vous pouvez améliorer vos habitudes de consommation en réduisant considérablement l’usage de plastique, par exemple en utilisant une gourde plutôt que des bouteilles en plastique pour boire, en bannissant les sacs plastiques, les pailles, et tout emballage inutile et polluant. Certaines marques de vêtements ont décidé d’adopter une politique éco-responsable en réduisant l’impact environnemental de leur production et en contribuant à la protection des océans. C’est le cas de la marque TWO THIRDS qui s’engage pour nos océans et propose des produits fait à base de matériaux recyclés, recyclables et biodégradables. Patagonia est aussi connue pour son engagement dans la protection de l’environnement, notamment en mettant en avant la qualité plutôt que la quantité et en encourageant leurs clients à ne pas sur-consommer, la marque propose même de réparer vos vêtements plutôt que de les remplacer via le Worn Wear Tour, le passage en France est prévu en Mai.
TWOTHIRDS from TWOTHIRDS on Vimeo.
Enfin vous pouvez vous engager auprès de l’antenne Surfrider Foundation de votre région et participer à des nettoyages de plages, ou bien organiser vous même un nettoyage de plage ou simplement ramasser les déchets spontanément quand vous vous promenez à la plage, chaque geste compte !
Happy Earth Day !
*Sources :
Le Monde – Pollution marine : les plastiques, « premiers prédateurs » des océans, alerte une ONG
Le Monde – A l’assaut des grands vortex de déchets dans les océans
Le Monde – 269 000 tonnes de déchets plastique flottent sur les océans
One Response
Aklanoa
très bel article !
Nos plages Bretonnes sont de vrais déchèteries en hiver, ça donne froid dans le dos !
L’hiver dernier, avec mon mec, nous avons ramassé un énorme filet de pêche sur notre spot favoris. On a voulu le déposer à la déchèterie de la commune, qui nous la refusé, nous demandant de l’envoyer aux affaires maritimes. Arrivé là bas, eux, nous demandent de l’envoyer à la déchèterie…. super !